Pluie d'été de Marilou MENANT
PLUIE D’ETE
Dans le ciel vibrant d’une immense plainte,
Tel un fils privé du sein maternel,
Pour trouver encore une douce étreinte,
L’éclair se consume en lien charnel.
Semence stérile au ventre des Vierges,
Dans un champ flétri, quand le monde meurt.
Larme du mystère où l’esprit s’immerge
Pour chercher en vain, l’intime chaleur.
Au bout du chemin, deux ombres fragiles
Semblent se confondre au mitan du jour.
Espoirs accrochés au temps immobile,
Que l’on croit saisir mais qui fuit toujours.
Marilou MENANT
2008 - Prix du Jury - Varennes Vauzelles
Association REGARDS
Extraits Recueil "Le fil de ma vie" de Marilou MENANT
Chemin de lumière
La brume du matin, sur le lac immobile,
Fusionnait la nature au mythe originel.
Géants majestueux à la force tranquille,
Les arbres se paraient d’un reflet irréel
Tout semblait se confondre au miroir de lumière,
Le souffle de la brise et le chant des oiseaux.
Un papillon de nuit à l’envol éphémère,
De ses ailes d’argent émergeait hors de l’eau.
Le soleil renaissait, magistral amphistère,
Emblème d’unité sur l’aube de ce jour ;
De la corolle d’or où scintillait la terre,
S’élevait ce credo pour un fragile amour
A mes enfants, Joëlle, Jean-Luc, Véronique
Hymne à l’enfance
Un délicat pastel estompe ton visage,
Sous tes cheveux épars qui te font un écrin.
Lorsque pour t’endormir je trahis un refrain,
C’est un peu du bonheur que l’avenir présage.
Messagère d’espoir dont l’enfant est hommage,
La moisson de l’amour c’est l’aube du chemin,
Dont les ailes du temps, ciseleur de l’airain,
Poliront le reflet où se mire l’image.
Ces heures que l’on veut à jamais retenir,
Accrochent chaque jour, au fil du souvenir,
Une cendre d’argent où fuit l’insouciance.
Des boucles de soleil qui ruissellent des mains,
D’une larme qui tremble et que l’on cache en vain,
Se brode sans retour la page de l’enfance.
Sonnet
Marilou MENANT
Le Salon des Poètes de Lyon
1er Prix Mignardises 2008
Poèmes extraits Recueil « Le fil de ma vie »
Escapade de Marilou MENANT
Escapade
Un soir de solitude,
Au jardin des amours
J'ai volé quelques fruits.
L'arbre était de passion,
Les heures d'abandon.
La sève du désir
Courait dans le feuillage.
En nos corps étendus,
Vêtus de rêverie,
Des vagues déferlaient
Au rythme du plaisir.
Complice de l'instant
Où se mêlaient nos souffles,
Sur la sombre lagune,
Le vent s'était figé.
Au-delà des sommets
Où rôdait la folie,
Deux âmes se trouvaient
Dans le secret des cœurs.
Dans Venise assoupie,
Aux portes de la nuit,
Le voile du bonheur
S'accrochait aux étoiles.
Marilou MENANT
Poésie Libre Prix du Jury ASAC 2007
L'usure du temps de Marilou MENANT
L'USURE DU TEMPS
Lorsque la destinée au ciel d'un nouveau lit,
Conduira nos chemins vers une autre attirance,
Ton souvenir vivra, témoin de mon errance,
Malgré la solitude où s'enfonce l'oubli.
Je te regarderai sur un cliché pâli,
Où je ne trouverai qu'une vaine apparence.
Puis mettrai sur ma lèvre un rouge de garance,
Couleur de cet amour à jamais aboli.
Pourtant, je sais qu'un jour, une autre voix charmeuse
Ôtera de mon cœur cette écharpe brumeuse,
Où gît, comme un fardeau, la promesse d'antan.
Et si dans le présent, la douleur familière
Revient me provoquer en lutte singulière,
J'effacerai ton nom sur la page du temps.
Marilou MENANT
Sonnet Marotique
Prix Régional de Poésie Classique ASAC 2OO7